Les résultats partiels qui parviennent à la presse sont éloquents. L’opposition a fait une telle percée lors de ces élections législatives qu’il est très probable qu’elle sorte majoritaire de ce scrutin. Et, le cas échéant, une cohabitation au sommet est envisageable et même presque certaine puisque la coalition qui a gagné devra désigner le Premier ministre s’il y a lieu. Mais pourquoi l’opposition incarnée par Ousmane Sonko a connu un tel succès électoral ? Des analystes interrogés par la presse en ont une idée précise.
D’abord certains d’entre eux pensent que cette percée est une sorte de récompense pour une opposition aujourd’hui unie par une coalition, ce qui n’était pas le cas lors de la 13ème législature car, lors des élections qui les ont conduits à l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition étaient partis en ordre dispersé. Ils totalisaient en effet 32 députés mais n’avaient pas été élus par une seule coalition par des partis qui se sont présentés aux élections en ordre dispersé, chacun pour soi, Dieu pour moi…
Aussi, si comme cette année ils avaient réussi à s’unir lors des élections, ils auraient déjà pu obliger le pouvoir présidentiel à jeter un regard sur leur représentativité réelle et envisager en conséquence une cohabitation.
Mais, les scores obtenus par l’opposition cette année (en attendant la publication officielle des résultats par les organes compétents) sont si importants que personne ne peut les ignorer. "Ce résultat est aussi une sanction contre la possibilité pour Macky Sall de prétendre à un troisième mandat. Il s’agissait pourtant d’élections législatives mais elles paraissaient comme un premier tour de la prochaine présidentielle car les électeurs ont voté avec l’idée qu’ils devaient confirmer ou sanctionner Macky Sall. Ce dernier était en vérité au centre des élections… Ses partisans vantaient ses réalisations au lieu de présenter un programme législatif et ses adversaires insistaient sur le fait que si la coalition au pouvoir gagne, ce serait la porte ouverte pour lui pour briguer un troisième mandat" dira un analyste politique
Sauf que ces élections législatives, tout comme les précédentes a été marquée par un très faible taux de participation qui tourne autour de 35%.
A quoi est due cette désaffection des électeurs ? "Sans doute à l’attitude générale des députés qui, au lieu d’être les députés du peuple qui les a élus se présentent surtout comme des " députés de Macky Sall " qui obéissent au doigt et à l’œil à ses désirs les plus sordides" renchérit le spécialiste
Mais, s’ils sont élus par seulement 35% des électeurs, de quelle légitimité pourront-ils se prévaloir ? Question essentielle malgré la légalité du scrutin.
Une autre raison du score important de l’opposition, c’est l’attitude globale de Macky Sall qui a commis une erreur monumentale.
En effet, pour éviter la traditionnelle dualité dans notre pays, Macky a " réduit l’opposition à sa plus simple expression " en éliminant Karim Wade et Khalifa Sall. Mais, il a créé par la même occasion de nouveaux opposants qui ne lui étaient pas familiers et dont il ne connaît pas les stratégies et méthodes de lutte.
Selon les experts, malgré la communication de Mimi Touré qui a annoncé la victoire de Benno avant la proclamation officielle des résultats, la cohabitation est inévitable.
Même si l’ancienne Premier ministre affirme que Benno a gagné 30 départements sur 46, les départements en question ne représentent pas plus de 42 députés car il s’agit de petites circonscriptions très peu peuplées… Bien entendu l’opposition va aussi publier ses chiffres sous peu et ce sera donc la guerre des chiffres. Cohabitation ? Une situation inédite dans notre pays depuis les indépendances.
clounjay@yahoo.fr
D’abord certains d’entre eux pensent que cette percée est une sorte de récompense pour une opposition aujourd’hui unie par une coalition, ce qui n’était pas le cas lors de la 13ème législature car, lors des élections qui les ont conduits à l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition étaient partis en ordre dispersé. Ils totalisaient en effet 32 députés mais n’avaient pas été élus par une seule coalition par des partis qui se sont présentés aux élections en ordre dispersé, chacun pour soi, Dieu pour moi…
Aussi, si comme cette année ils avaient réussi à s’unir lors des élections, ils auraient déjà pu obliger le pouvoir présidentiel à jeter un regard sur leur représentativité réelle et envisager en conséquence une cohabitation.
Mais, les scores obtenus par l’opposition cette année (en attendant la publication officielle des résultats par les organes compétents) sont si importants que personne ne peut les ignorer. "Ce résultat est aussi une sanction contre la possibilité pour Macky Sall de prétendre à un troisième mandat. Il s’agissait pourtant d’élections législatives mais elles paraissaient comme un premier tour de la prochaine présidentielle car les électeurs ont voté avec l’idée qu’ils devaient confirmer ou sanctionner Macky Sall. Ce dernier était en vérité au centre des élections… Ses partisans vantaient ses réalisations au lieu de présenter un programme législatif et ses adversaires insistaient sur le fait que si la coalition au pouvoir gagne, ce serait la porte ouverte pour lui pour briguer un troisième mandat" dira un analyste politique
Sauf que ces élections législatives, tout comme les précédentes a été marquée par un très faible taux de participation qui tourne autour de 35%.
A quoi est due cette désaffection des électeurs ? "Sans doute à l’attitude générale des députés qui, au lieu d’être les députés du peuple qui les a élus se présentent surtout comme des " députés de Macky Sall " qui obéissent au doigt et à l’œil à ses désirs les plus sordides" renchérit le spécialiste
Mais, s’ils sont élus par seulement 35% des électeurs, de quelle légitimité pourront-ils se prévaloir ? Question essentielle malgré la légalité du scrutin.
Une autre raison du score important de l’opposition, c’est l’attitude globale de Macky Sall qui a commis une erreur monumentale.
En effet, pour éviter la traditionnelle dualité dans notre pays, Macky a " réduit l’opposition à sa plus simple expression " en éliminant Karim Wade et Khalifa Sall. Mais, il a créé par la même occasion de nouveaux opposants qui ne lui étaient pas familiers et dont il ne connaît pas les stratégies et méthodes de lutte.
Selon les experts, malgré la communication de Mimi Touré qui a annoncé la victoire de Benno avant la proclamation officielle des résultats, la cohabitation est inévitable.
Même si l’ancienne Premier ministre affirme que Benno a gagné 30 départements sur 46, les départements en question ne représentent pas plus de 42 députés car il s’agit de petites circonscriptions très peu peuplées… Bien entendu l’opposition va aussi publier ses chiffres sous peu et ce sera donc la guerre des chiffres. Cohabitation ? Une situation inédite dans notre pays depuis les indépendances.
clounjay@yahoo.fr